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mardi 12 avril 2016

Translating my own work

La version française est disponible après Mc Gonagall.

The monster and I are currently writing a book. Nothing really surprising about it, since we both have quite a passion for writing. We even have an awesome illustrator to work with us. The whole project is to be honest, incredibly thrilling.
The thing is, We write in English. It did not even occur to us we could write in French, We sort of naturally started to speak in English so when we started writing, it was obvious that we should keep it the same way. But our illustrator is not as fluent as we are in the Shakespeare's language. She offered to read more in English in order to improve, so she could read our texts, which is incredibly kind of her. In return, I offered to translate the whole thing.

Some time later, when I was complaining to my dear twin that no one was reading whatever it is that I post here, he pointed out at the fact that it's all written in English and that most of our common friends are not exactly fond of the language.

So here I am, translating my own work.

I had not realised how much the way I use languages have changed over the years.

I started blogging something for like ten years ago. And writing for probably longer. I can't really put a date when I went from drawing to actually writing. I always had quite a vivid imagination. I remember writing short stories when I was in high school, maybe even earlier. but then my memory is tricky and those years are sort of always surrounded by fog.
But I used to write exclusively in French. For both blogging or writing something something more complex. I used to be uneasy at the idea to write in English. It felt like pretending. Pretending that I was fluent enough to write in a foreign language, it sounded petty, for a French to write in English. But then I started to write in English, the same way I stopped putting subtitles on the movies I watched, I stopped buying translations of book originally written in English. I just did. One day I realised that it felt more natural. Some people got lost on my blog from foreign countries so I just switched to English.
But I kept on writing my stories in French. I don't really know why. probably because I never deemed myself as good enough to write such a complex thing in English. But then the Monster offered to write and the rest of my works followed.

But now, I realise that I have to go back to French, as I translate my own works, both the stories I wrote alone, and also the one we are working on together, since I promised a French version to Lady Patience. And now to my articles too. I can't exactly complains no one reads what I write if I don't make it easier.
And it is a very weird feeling. I am rediscovering my own mother tong. I realise that languages are mixed in my head, and despite writing in one language, I could at the same time dictate it in the other. Mainly, I don't have to think about how to say things any more. I just know what comes next.
It feels that the story itself is not in a definite language anymore, but rather that I have kept the picture of it and see it through a filter, either French or English.
For the Story The monster and I are working on, it is even weirder. I know the story by heart. Even the part I didn't write. I haven't read it often, yet I could probably recite it from memory to the word. And the words flow in French as if I just doing exactly that: reciting it from memory. The fact that the language is not the same doesn't matter. There is just the story, the events, the tones and atmosphere, the rhythm of the text and the images it conjures in the head of anyone who reads it.

I am now teaching French now (and English, but that's not the point). I had been using it on a daily basis for my job, but for anything that was even remotely personal, everything was in English. And now I rediscover the pleasure of writing in French. The difference in rhythm and structures, the way sounds work is different and I had missed it in some way.

It is boring and painful to have to translate every article because it feels like saying twice the same thing (which is exactly the case) but it is a great exercise and make me realize how unsteady my writing can be and how much room there is for improvement.

And now, Translation time!



The Monster et moi (desolée, je ne peux juste pas traduire les surnoms, ça me fil toujours un ulcère: C'est comme la traduction de noms propres dans les romans, c'est criminel.) sommes actuellement en train d'écrire un bouquin. Jusque la, rien de surprenant dans la mesure où nous avons tous les deux une certaine passion pour l'écriture. Nous avons même une extraordinaire illustratrice pour bosser avec nous. Le projet tout entier est assez excitant (cet euphémisme!).
Le detail intéressant est que nous écrivons en anglais. Il ne nous est même pas venu à l'idée d'écrire en français. Nous avons comme qui dirait naturellement commence par se parler en anglais, alors quand nous nous sommes mis à écrire, il était evident que ce serait également en anglais. Le hic, c'est que notre illustratrice n'est pas aussi à l'aise que nous dans la langue de Shakespeare. Elle a proposé de lire plus souvent en anglais pour améliorer son niveau et je lui ai de mon cote propose de travailler sur une traduction de nos textes.

Peu après, alors que je me plaignais à mon infortuné jumeau que personne ne lit jamais que je poste ici, il m'a fait remarquer que tout est écrit en anglais et que la plupart de nos amis communs est un peu faché contre la langue de la perfide Albion.

Me voila donc à traduire mon propre travail.

Je n'avais jusque là pas réalisé à quel point mon rapport aux langues a changé à travers les années.

J'ai commence à blogger il y a à peu près 10 ans. Et à écrire, peut être un peu plus, Je ne peux pas vraiment donner de date sur quand est ce que je suis passée du dessin à l'écriture. J'ai toujours eu une imagination extrêmement fertile. Je me souviens avoir noircit des cahiers entiers avec mes nouvelles quand j'étais au lycée, et peut être même avant, mais ma mémoire de ces années là est un peu floue.

Mais j'avais pour habitude de n'écrire qu'en français. Que ce soit pour blogger ou pour écrire des choses plus complexes. J'étais mal à l'aise à l'idée d'écrire en Anglais. Comme si je jouais la comédie, prétendant être assez douée dans une langue étrangère. Cela me semblait prétentieux. Une française qui écrit en anglais? Pour quoi faire?
Mais plus tard, je me suis mise à écrire en anglais, de la même façon que j'ai arrêté de mettre des sous-titres quand je regardais des films, ou que j'ai arrêté d'acheter des traductions pour des romans initialement écrits en anglais. Juste comme ça. Sans m'en rendre compte. Puis un jour j'ai realisé que cela me semblait plus naturel. Des gens s'étaient égarés et retrouvés sur mon blog, alors je me suis mise à écrire en anglais.

Mais j'ai continue à écrire mes histoires en français, je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut être parce que je ne m'étais jamais considérée comme assez bonne pour écrire quelque chose de complex en anglais.
Puis the Monster m'a proposé d'écrire et le reste a suivit. 

Mais maintenant je m'aperçois que je dois revenir au français, pour traduire tout ce que j'écris, à la fois les histoires que j'ai écris seule et celle que nous écrivons à deux, dans la mesure où j'en ai promis une copie dans la langue de Moliere à Dame Patience. Et maintenant, c'est au tour de mes articles.
Je ne peux pas vraiment me plaindre que personne ne les lisent si je ne fais rien pour en rendre la lecture plus facile.

C'est une sensation vraiment étrange. Je redécouvre ma langue maternelle. Je me rends compte que les langues sont mélangées dans ma tête et bien que j'écrive dans une langue, je pourrais le même texte dans l'autre langue en même temps.
En fait, je me rends compte que je ne pense plus en terme de langue mais en terme d'histoire. Je sais ce que je veux dire, peu importe la langue dans laquelle cela doit être écrit. J'ai garde l'idée générale et l'observe via un filtre, anglais ou français, quand je me mets à écrire.

Pour notre projet commun avec the Monster, c'est encore plus étrange: Je connais le texte par cœur, même les parties que je n'ai pas écrit. Je ne l'ai pas lu souvent et pourtant je crois que je pourrai le reciter de tête, au mot près.
Et les mots semblent couler de source, naturellement; sans que j'ai besoin de réfléchir à comment "traduire". Le fait de passer d'une langue à l'autre est complètement invisible ou presque. Il n'y a que l'histoire qui compte, les événements, le ton, l'atmosphère, le rythme et les images que tout cela conjure dans l'imagination de quiconque le lit.

J'enseigne à présent le français (et l'anglais, mais là n'est pas le sujet). Je l'ai utilisé au quotidien dans mon travail, mais ces dernières années tout ce qui était un tant soit peu personnel était en anglais. Et maintenant je redécouvre le plaisir d'écrire en français. Les differences de rythme, de structure, la façon dont les sons s'agencent et forment un tout agréable. Cela m'avait manqué je crois.

J'aime écrire en anglais pour le côté propre, net et précis. Je me suis habituée à pouvoir recourir aux verbes à particules, à une profusions d'adverbes faciles et très imagés. Il y a un cote pratique à écrire en anglais. Les formules sont plus simples, plus percutantes:
Puis je reviens au français. A ses fioritures qui finalement habillent le texte. Ma professeur d'écriture d'invention à la fac m'appelait Docteur S. Roman fleuve à cause de ça. Mon obsession pour la description, les phrases à rallonges et finalement ce style très imagé, qui entraîne le lecteur dans le récit et l'immerge dans cet univers étrange qui est dans ma tête:

Traduire exactement chacun de mes article est pénible et ennuyant, car j'ai l'impression de répéter deux fois la même chose (ce qui est exactement le cas, en fait.) Mais c'est un excellent exercice et cela me permet d'appréhender les différences de style et perfectionner mes textes. C'est un bon moyen de me rappeler que mon anglais, s'il est bon, n'est pas parfait et que j'ai encore de la marge pour développer un vrai style. Je travaille aussi mes compétences en traduction et surtout, j'écris. Ce qui est finalement le plus important, non?

[note poste correction: J'écris avec un clavier qwerty, et sans déconner, je viens de passer 10 minutes à rajouter tous les accents et autres symboles cabalistiques du français. Sans rire, ça m'avait pas manqué!]

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